Lettre ouverte à Christophe Honoré, au public d’opéras et aux décideurs

Lettre ouverte à Christophe Honoré, au public d’opéras et aux décideurs

Le 11.7.20 au soir de la retransmission sur Arte

d’un opéra magistral du

génialissime compositeur de musique lyrique Christophe Honoré

Cher et honoré Christophe, chers public et décideurs,

Certes, pour vous, l’immémorable performance d’Aix-en-Provence, en 2019, c’est de l’histoire ancienne, mais moi, je suis encore sous le charme ; du coup, ma lettre est quelque peu déjantée…

Vous, le compositeur contemporain, Christophe Honoré, vous nous avez gratifié d’une œuvre dont on reparlera encore il y a des siècles… Votre musique, qui fut honteusement plagiée par Puccini, est époustouflante. Son argument, dont s’est pitoyablement inspiré Victorien Sardou, est bouleversant ; d’ailleurs, ce dernier s’est comporté comme Sixt Beckmesser, puisqu’il a bêtement copié en pondant une bouillie informe

Cher Public, cesse enfin de te laisser empapaouter, écarte plutôt les cuistres !

Quant à vous, les décideurs et vous autres, les critiques pédants et blasés, cédez donc la place à de véritables amateurs ! Comme vous aurez alors davantage de loisirs, faites enfin preuve de courage et d’originalité, et composez vous-mêmes des spectacles lyriques de votre cru : je ne manquerai alors pas d’aller les savourer.

Un conseil cependant :

l’opéra se doit aujourd’hui, s’il veut survivre, de concurrencer le 7ème art. Dites-vous qu’il en fallait, des Deus ex machina pour épater et faire rêver des Louis XIV ; à l’heure des effets spéciaux, rien ne serait plus simple, sur scène, que de méduser le spectateur. N’oublions pas qu’à la différence d’un film, on a affaire à du direct, avec toutes les tensions que cela implique… Bref, faisons enfin du SPECTACLE TOTAL !

Ah, un autre conseil, tant con ni est :

s’il s’agit de Cendrillon, évitons d’en faire une pouffe travaillant dans le quartier de la Défense, si c’est Blanche-Neige, n’en faisons pas une transsexuelle assistée de 7 traders de Wall Street, si c’est le Petit Chaperon rouge, ne le transformons pas en pédophile sautant les loups, etc. Non, laissons tout dans son pus, pardon, son jus, afin que les enfants s’y retrouvent et, je le répète, quitte à faire du neuf, ÉCRIVONS NOS PROPRES CONTES DE FÉES, COURAGEUSEMENT.

Au fait, ma lettre ouverte est sciemment décousue, conçue un peu sur le modèle de ce que j’ai vu hier sur Arte, du n’importe quoi, quoi, mais bon, faut dire que je suis encore tout étourdi… manon-manon.

Vincent Lepalestel