Lettre ouverte aux mères de tous les gouvernements

P- aux mères de tous les gouvernements

Dun le Palestel, le 08.03.2021

La mère guidant le peuple, seins nus bien sûr.

Les plantes exhibent leur(s) sexe(s), à savoir les fleurs, et nous nous extasions devant elles ; et de les offrir, entre autres, aux dames âgées, ravies. Serions-nous hypocrites ? Pourquoi les plantes, et pas nous ? Les animaux, passe encore, mais pas les humains !

Pudibonds par pure ignorance, nous pratiquons l’autodénigrement et ne jurons grossièrement qu’en évoquant, directement ou non, notre propre fleur en ces termes : « espèce de con ! », « p’tite bitte ! » etc. Quels sont donc les ignares à avoir jeté le discrédit, voire l’anathème, sur ces parties du corps ? Des religieux ? Des ânes bâtés? Bah, vaste débat.

Plus triste encore, les affligeants « nique ta mère ! » ou bien « espèce de pute ! », des invectives même pas pensables chez les animaux s’ils savaient parler et qui ont acquis leurs lettres de noblesse en français. Sans parler de l’interjection « putain ! », qui ponctue sans cesse notre langage. Beurk-beurk-beurk. Quiconque insulte son semblable en ces termes se porte lui-même atteinte et déprécie tout le genre humain, puisque sans con et sans bitte il n’eût pu venir au monde. Ne parlons même pas de la notion même de prostitution (dont le principe serait difficile à expliquer à un chat ou à un chien).

Or ces interdits grotesques et dangereux vont plus loin, puisque même les seins représentent un tabou. En conclusion, la naissance d’un nouvel être humain est une chose honteuse et impure, tout comme l’est le fait de lui donner la tétée… Cela représente une manière de suicide de l’intellect, même si ce dernier n’existe qu’à l’état de pois chiche, en tout cas un fatras inextricable.

Heureusement que la Grèce antique et le tantrisme hindou nous ont ouvert la voie, et que Delacroix a montré le chemin : sa Liberté guidant le peuple glorifie, en fait, les personnes du sexe (faible). Nombre de villes des USA autorisent les femmes à évoluer seins nus, une mesure très équitable, puisque les hommes, jeunes ou non, ont partout le droit de se promener torse nu et en short, sans parler des endroits, dans le monde, ou le nudisme intégral est licite.

Ce 8 mars 2021 pourrait marquer le début d’une ère nouvelle : celle où nous glorifierons la conception, la naissance, la vie et, surtout, les femmes qui nous la donnent. Au-delà de la parité, nous ferons en sorte que les postes essentiels de nos nations soient occupés par des mères : présidence, ministères et autres mairies. Lorsqu’on a porté un enfant pendant neuf mois, qu’on a accouché, souvent très péniblement, qu’on se tape l’éducation, parfois le dressage, de ses bambins, on connaît nécessairement quelque chose à la vie et on l’apprécie à sa juste valeur. Imaginons une présidente de la république, mère d’une fille et d’un garçon ; il est peu probable qu’elle décide de déclencher une guerre, non ?

Beau sujet de dissertation, tout ça, pour des ados ne sachant plus à quel saint se vouer. En tout état de cause, je proclame : « Vive les mères libres et toutes les mamelles de la France ! » (car labourage et pâturage, cela ne suffit pas…), bref, vive la Liberté éclairant le monde !

Ch. Treuil de Montessieu