Les mers et les océans débordent car l’homme, en brûlant des hydrocarbures, produit des quantités phénoménales d’eau douce depuis 2 siècles…
En brûlant (et en se liant à l’oxygène), 1 litre d’hydrocarbure rejette près de 1,5 litre d’eau distillée !
Le 18.06.2023
complété le 14.01.24
Chers lecteurs,
Depuis 1800 environ, l’homme produit des quantités phénoménales d’eau douce grâce au gaz servant à l’éclairage ou aux chauffages domestiques et, SURTOUT grâce au pétrole brûlé dans des moteurs à explosion par toutes sortes de véhicules, d’avions et de bateaux, parmi ces derniers les fameux tankers géants et autres porte-conteneurs… Quelle merveille : quand un moteur consomme 1 litre d’essence, la combustion liant cette dernière à l’oxygène, il rejette près de 1,5 litre d’eau distillée ! Avec un plein de 40 litres, on rejette 60 litres d’eau dans l’atmosphère… Cent moteurs y en enverront 6000, mille, 600 000 etc.
À la louche, et au bas mot : si l’on admet qu’il y a 1 milliard de voitures sur terre en 2023, cela représente, pour un seul plein consommé, 600 milliards de litres d’eau. Aïe, j’oublie les autres moyens de locomotion… Mais comment évaluer un ratio contenance / consommation quand il s’agit des engins volant ou flottant évoqués plus haut ? Sans oublier qu’il serait malaisé de calculer leur nombre actuel sur le globe. Quant aux centaines de fusées chargées de mettre des satellites en orbite, ce que génère leur propulsion, pour un lancement, équivaut à la quantité produite par les véhicules d’une ville de moyenne importance en 1 an… Le statisticien s’y perd !
Et combien y a-t-il eu de voitures, de motos, de locomotives au gasoil, d’avions et de bateaux, petits et grands, depuis qu’ils sont apparus, grosso modo vers 1900, en cent vingt-trois ans, donc ? Allez, quand on aime, on ne compte pas, disons 10 milliards, ce qui nous amène à 6000 milliards de litres d’eau répandus dans la nature, surtout sous forme de vapeur.
Deux « petits » exemples à partir de l’axiome 1 L d’hydrocarbure brûlé génère 1,5 L d’eau : si l’on considère un porte-conteneurs de moyen tonnage, puisqu’il brûle quelque 200 000 kg de fioul par jour, il rejette quelque 352 500 litres d’eau sous forme de vapeur pour ce même laps de temps. Pour un tonnage de taille moyenne, si l’on admet qu’il consomme 45 tonnes de carburant par jour, cela génère à peu près 79 350 litres d’eau qui iront nourrir les nuages…
Et que dire des gros avions ? Si l’on considère qu’un Airbus A 320 a besoin de 13 000 litres de kérosène par heure de vol, c’est 19 500 litres d’eau qu’il recrache chez ses voisins les nuages, qu’il fait donc abondamment grossir… Et combien y a-t-il d’avions de ligne et de jets privés volant en tous sens, et jour et nuit, par le monde ? Disons trente mille. 19 500 litres x 30 000 = 585 millions de litres de vapeur toutes les heures… Ces derniers vont rejoindre les précédents pour nous créer de pléthoriques rivières atmosphériques, puis des cumulonimbus et autres stratocumulus !
Et combien de km3 de vapeur crachée par les milliers de cheminées d’usines aux quatre coins de la planète ? Calculez vous-même(s), moi, j’y renonce ! Quoi qu’il en soit, ces quantités astronomiques de vapeur d’eau dérèglent notre ciel et il se met alors à pleuvoir à torrents au hasard à tel ou tel endroit, avec pour corollaire d’effroyables inondations !
Ah, j’oubliais les guerres : les bombes en tout genre ayant explosé partout dans le monde depuis, disons, l’année 1800, et jusqu’à ce jour, ont envoyé dans l’atmosphère des milliards de litres d’eau également ; à quoi bon tenter une estimation, puisqu’en deux cents ans, les conflits ne se comptent plus sur tous les continents. Il n’est que de penser aux deux guerres mondiales, avec leur pléthore de bombardements, pour saisir qu’il est vain de vouloir chiffrer le phénomène.
Qu’importe, le lecteur aura saisi que les monstrueux paquets de nuages générés par l’homme en deux siècles ont échappé à sa vigilance et qu’ils se comportent comme le balai de l’apprenti sorcier… Certes, on nous rebat les oreilles avec les réalités indéniables que sont le méthane et autres gaz à effet de serre, la fonte des calottes glaciaires et le réchauffement climatique lesquels font monter le niveau des océans, mais on « omet » d’évoquer ces milliards de milliards de litres d’eau que nous produisons grâce à nos géniales inventions. Or : où se déversent ces effrayants nimbostratus en fin de parcours ? Dans les océans. CQFD
Alors, chers lecteurs, sauriez-vous évaluer ce qui, de la fonte des pôles, du réchauffement ou de notre as-tro-no-mique production d’eau, contribue le plus à rendre nos mers menaçantes, nos tornades dévastatrices et nos cyclones cataclysmiques ?
Petite synthèse : la charmante et pure H2O n’avait, jadis, demandé qu’à accueillir l’homme en son sein, lui qui en est essentiellement constitué ; or, par cupidité et par ignorance crasse, non content de l’asservir, cet ignare infatué l’a extraite des hydrocarbures en la relâchant dans le ciel, pensant « ça n’est que de l’eau ». De charmante et pure, elle a fini par se muer en colosse vengeur qui assaille le benêt de toutes parts.
Bon, tout cela n’était qu’un mauvais rêve, celui décrivant une espèce animale aspirant à sa propre disparition… Se réfugier sur une île déserte ? surtout pas… Rectifier le tir ? Oui, mais comment ?
Une idée constructive, à présent : on pourrait, grâce à la technique des nanotubes de carbone et aux énergies solaire et éolienne, dessaler des tonnes d’eau de mer à peu de frais, puis actionner des pompes qui, à l’aide de pipelines, transporteraient le précieux liquide au sommet des reliefs ; une fois là-haut, l’eau saumâtre serait stockée dans de gigantesques bassines d’où on pourrait irriguer les sols, qui l’absorberaient, la filtreraient complètement tout en l’enrichissant en substances minérales. Ce procédé permettrait de ranimer les sources taries et, ainsi, de recommencer à alimenter ruisseaux et cours d’eau.
À cette mirobolante idée, une objection : serait-ce à dire qu’il faudrait installer des centaines de kilomètres de conduites dans le paysage ? Et aux frais de qui ? Eh bien tout simplement de ceux qui n’hésitent pas à transporter, sur des distances ahurissantes, des quantités astronomiques de pétrole et de gaz de la Russie ou de l’Afrique vers l’Europe. Rien qu’un aperçu de ce qui se fait déjà : le pipeline Jamal mesure plus de 4 000 km, et en Chine, l’un d’entre eux, plus du double !
Cela redonne d’autant plus d’espoir, qu’en Europe, les côtes ne sont jamais très éloignées des reliefs, où que l’on se trouve…
Vincent Lepalestel