Le 29.06.2020
Une nouvelle et magnifique allée à Strasbourg, la mal-aimée
Madame la Maire,
En rêve m´est apparue une magnifique allée de 3 km de long, voie agrémentée de deux rangées d’arbres et de jardinières ; partout des commerces de détail, des terrasses de cafés, des brasseries, des bureaux de poste, et, circulant en son milieu, des minibus à hydrogène gratuits pour les riverains. Ces derniers pouvaient enfin ouvrir leurs fenêtres ou s’asseoir à leur balcon pour goûter la vue et la rumeur feutrée de la ville, sans avoir à respirer de particules ou de gaz nocifs. On n’entendait aucunement le bruit de la circulation automobile, pour la bonne raison qu’elle empruntait un grand tube souterrain allant de la place d’Islande à celle de Haguenau… À chaque extrémité, on disposait de silos et de parkings souterrains. Comme cette avenue remplaçait les avenues de la Forêt Noire, d’Alsace et des Vosges, la CUS l’avait rebaptisée Allée du Mercure vosgien. Pour venir à bout des problèmes liés à la fois aux couches d’argile et de limon et à la nappe phréatique, les architectes s’étaient inspirés des méthodes mises en œuvre par les bâtisseurs de la Cathédrale il y a plus de mille ans, et par les ingénieurs ayant réalisé le Tunnel sous la Manche.
Quant aux coûts générés par cette imposante réalisation, ils n´excédaient en rien les sommes faramineuses gaspillées depuis des décennies à relooker la place Kléber ou celle de la gare, puis celles, dilapidées pour réaménager lesdites places et les relooker encore…, passant de l´ÉLÉGANTISSIME ☹ « Maison rouge » ou la MIRIFIQUE ☹ « galerie à l´en-verre » à l´habillage ÉPOUSTOUFLANT ☹ du bâtiment de la pauvre gare, en passant par les innombrables tentatives visant à entourer le général Kléber d´une place digne de ce nom… En deux mots : c´est cela, une ville mal-aimée et des citoyens invités sans cesse à cracher au bassinet pour d´(affligeantes) prunes.
Bref, Strasbourg, dans ce songe exquis,
était devenue, avec ses facettes multiples, l’une des plus belles cités d’Europe, peut-être du monde, et elle méritait enfin pleinement le titre de capitale européenne…
En m’éveillant, je me suis pris à…
rêver à une maire qui, enfin, nous débarrasserait de cet axe épouvantable à plus d’un titre, que ce soit pour les riverains, les automobilistes, les cyclistes ou les piétons. Vu la pollution qu’il génère, il dégrade la Neustadt depuis 1945 et donne une piètre image de l´actuelle « capitale européenne ».
Et si cette maire providentielle, c’était vous, Madame Barseghian ?
Dans ce cas, que les divinités de l´Urbanisme vous inspirent cette audace, afin que L’Allée du Mercure vosgien voie le jour.
Vous remerciant d’avoir eu la patience de lire ces lignes, je vous prie d’agréer, Madame la Maire, mes meilleurs vœux de réussite ainsi que mes salutations les plus cordiales.
Vincent Lepalestel