Lettre ouverte à sa Majesté François 1er (copie à madame Brigitte Macron)

Strasbourg, le 31.10.2023

mis à jour le 11.01.2024

Objet : la langue française victime d’une dictature de l’ignorance – pour contrer une dictature, c’est une poigne de fer qui s’impose ! Création d’une instance de protection et de défense qui musellera jusqu’au Petit Robert et autre Larousse ; en effet, sous prétexte d’esprit d’ouverture et flattant les masses pour mieux s’enrichir, ces dictionnaires font entrer chaque année un tas de mots ou expressions naguère encore qualifiés de barbarismes ou de solécismes. Et les décideurs d’ânonner « il est normal qu’une langue évolue » ; certes, mais sur des siècles, pas en quelques mois ! Cette immigration massive entraînera tôt ou tard la mort du français, car pour tenter de mettre les règles à jour, aucune Académie française ne fera le poids face à ce raz-de-marée infectant les médias. Mais ça, lesdits criminels semblent l’ignorer ou pire, n’en ont cure… 

Sire,

J’ai l’honneur de solliciter de votre Haute Bienveillance la création, en votre palais de Villers-Cotterêts, d’une instance souveraine chargée de défendre notre somptueux idiome national face aux multiples agressions qu’il subit de la part d’une prétendue élite nationale ; un grand nombre de nouvelles ordonnances émaneraient de cette structure, qui feraient écho à celle, magique, que vous signâtes en 1539 en ce château.

Cette noble institution aura pour objectif de contrer énergiquement la dictature arrogante d’une clique d’« intellectuels » répandant, par le biais des médias parlés, de catastrophiques solécismes et autres barbarismes à travers l’Hexagone. Parmi ces tyrans, on compte un grand nombre d’écrivains, d’hommes politiques et de journalistes qui n’ont cure des critiques tentant de les reprendre sur des fautes comme « des conditions dans lequel… », « en espérant que ce soit… », « dès 100 euros », « de supères affaires », « j’ignore qu’est-ce qu’il en pense », « peut-être c’est bien », « ce que j’ai envie / ce que j’ai besoin » etc.

Il est d’ailleurs fait un inventaire non exhaustif de ces monstruosités dans le « Test de Mérimée » ou dans « Lettre ouverte à madame Brigitte Macron » que l’on trouve sur les moteurs de recherche.

En outre, cette noble institution imposera à tout journaliste de la presse parlée une élocution dépourvue de coups de glotte et autres syncopes laissant à nu les voyelles isolées ou initiales, voire les attaquant de front, transformant ainsi le français en une langue hachée souvent pénible à suivre.

Le futur programme de vénerie de cette instance pourrait s’articuler de la façon suivante : HARO SUR LES

1- erreurs grammaticales

2- anglicismes et sur le globish

3- attaques des voyelles (coups de glotte)

4- accents allemand ou anglais envahissant toutes les chansons « françaises ». Exemple : « …toute une SYMphonie » au lieu de « …toute une symphoNIE » (La langue de chez nous d’Yves Duteil)

5- publicitaires qui arrosent presse parlée et écrite de slogans souvent truffés de fautes de français récurrentes

Vous remerciant d’avoir bien voulu prendre acte de cette suggestion, je vous prie d’agréer, Sire, l’expression de ma haute considération.

Vincent Lepalestel

docteur en Science du Langage