Test de Mérimée pour journalistes et politiques locuteurs

Le 03.09.2023

Épreuve phonétique du test de Mérimée destinée aux journalistes et politiques habitués des micros

Les séquences ci-dessous tentent de rendre les syncopes entachant très souvent la fluidité du discours lu devant micro ; les locuteurs s’interrompent après avoir fait claquer la dernière consonne, puis passent à l’abordage de la voyelle suivante en exécutant un impressionnant coup de glotte à l’allemande ou à l’arabe… Voici quelques exemples de diction erronée que lesdits locuteurs pourront traiter avant de comparer leur correction à la rectification ci-dessous :

1- C’esT ABORDAGE HH Unique

 2- elle esT ABORDAGE HH Utile

  3- ceTTe ABORDAGE HH Émission et ceT ABORDAGE HH Excès

    4- ils étaienT ABORDAGE HH ENcoRe ABORDAGE HH hOrrifiés

      5- il faiT ABORDAGE HH UN bond

         6- on pouvaiT ABORDAGE HH imiter

            7- vigilanCe ABORDAGE HH Orange

                8- UNe’ ABORDAGE HH AtteinTe’ ABORDAGE HH À l’ordre

CORRECTION

avec mise en évidence des liaisons nécessaires en français :

         1-  « cêtunique »

                2- « ellêtutile »

                     3- « cetmission et cettexcès »

                            4- « ilzétaientencororrifiés »

                                  5- « ilfaitunbond »

                                           6- « on pouvaitimiter »

                                                   7- « vigilençorange »

                                                            8- « unattein l’ordre »

Comment peut-on ne pas aimer les liaisons ? Les piétiner représente une aberration phonétique ; en outre, en accentuant la première syllabe d’un mot à voyelle, lesdits locuteurs « à micro » singent inconsciemment la prosodie de l’allemand ou de l’arabe, et dénaturent ainsi la fluide langue française ; l’autre effet pervers de leur tic langagier, est qu’ils s’approprient indûment notre patrimoine.

Le français n’est-il pas leur instrument, à l’instar du bistouri pour les chirurgiens ? Alors imaginons ces derniers l’utilisant inconsciemment à l’envers : comment réagirions-nous ?

Alors je m’adresse à vous, journalistes et politiques « causant dans le poste » : soignez votre élocution, si vous voulez rester crédibles… Et puisque, par la force des choses, vous êtes des « influenceurs », n’en profitez pas pour devenir des dictateurs… Le fait est que des millions d’auditeurs prennent votre déplorable diction pour argent comptant et la reproduisent à leur corps défendant… Sachez que vous contribuez à ce que, depuis quelques années, notre langue agonise !

Vite, prenons le français sous notReABORDAGE HH Aile, pardon, sous notraile !

Vincent Lepalestel

docteur en Sciences du Langage