Hommage à Pierre Perret, lettre ouverte à la France admirative

Hommage à Pierre Perret ?

Mais non, il est encore parmi nous, rassurez-vous !

Le 07.09.2021

Bien cher Pierre,

Vous qui, depuis si longtemps, nous apportez la jubilation ou les larmes sur des napperons de poésie, et des poèmes dans des flasques de gnôle, des zizinepties à se faire dessus, à mon tour de vous faire rire (peut-être)…

Certes vous êtes le fils naturel de Rabelais et de Ronsard, mais un tas d’autres chantres, mous et plus durs, s’étaient invités à la noce dans le plumard où vous fûtes conçu ; c’est de Georges Brassens que je tiens l’info. Quelle prouesse : même quand vous faites dans le libidineux, la raffinée Gauloise rit. Qu’il fait bon, chez vous, Maître Pierre ! Vous représentez, à vous seul, notre France immaculée et sa culture séculaire…

Mais non, en fait, je crains que vous ne vous insurgiez contre l’appel à la cantonade suivant : il faudrait que notre pays reconnaissant vous érige un monument, avant, dans quelques décennies, de vous faire entrer au Panthéon. Pardon d’écorner votre modestie, mais je ne sais à qui adresser ce cri du cœur…

Je me doute que vous visez une longévité allant au moins jusqu’au 9 juillet 2034, mais il serait tellement plus émouvant que l’érection susnommée ait lieu, par exemple, le 9 juillet prochain, longtemps, longtemps, longtemps avant que le poète ait disparu…

En tout état de cause, ce message est une bouteille à la mer.

Longue vie à vous, cher Pierre, et mes salutations les plus cordiales.

Charles Treuil de Montessieu

(dans : Lettres insanes)