Les mers et les océans débordent grâce aux milliards de moteurs à explosion ; par sa combustion, 1 litre de carburant libère en moyenne 10 litres d’eau

Les mers et les océans débordent grâce aux milliards de moteurs à explosion et à réaction ; tous hydrocarbures confondus, par sa combustion et à sa liaison avec l’oxygène de l’air, 1 litre de produit rejette, outre le CO2, près de 10 litres d’eau distillée !

Le 18.06.2023

complété le 07.11.24

Chers lecteurs,

Depuis 1800 environ, l’homme produit des quantités phénoménales d’eau douce grâce, entre autres, au gaz alimentant les chauffages domestiques (ou l’éclairage des villes, naguère) et, SURTOUT, grâce au pétrole brûlé dans les moteurs à explosion ou à réaction.

Étonnant : quand un moteur de voiture consomme 1 litre d’heptane (principal composant de l’essence), et puisque la combustion apporte à ce dernier de l’oxygène, il rejette au bas mot 8 litres d’eau distillée ! Avec un plein de 40 litres, on rejette ainsi 320 litres de vapeur d’eau dans l’atmosphère… Cent moteurs y en enverront 32 000, et mille, 3 200 000 ; mille voitures, après avoir vidé leur réservoir, auront donc libéré plus de 3 millions de litres d’eau qui seront allés engrosser les nuages… À la louche, et au bas mot : même en admettant qu’en 2023, il y avait 1 milliard de voitures sur terre, cela représentait, pour un seul plein consommé, 320 milliards de litres d’eau libérés. Si l’on tient compte des engins motorisés à deux roues, on peut en rajouter autant, ce qui nous donne 640 milliards de litres d’eau ayant alimenté les mers et les océans pour chaque plein consommé. Il tombe sous le sens que même en restant dans l’approximation, on atteint des valeurs astronomiques…

Or l’homme ne brûle pas que ce carburant ; parmi les plus familiers à nos oreilles, citons le butane, le fioul (gazole, gasoil) (une demi-douzaine de variétés), le gaz naturel (méthane), le kérosène (une demi-douzaine de variétés), l’octane ou encore le propane. À quelles fins ces produits sont-ils utilisés ? Pour le fonctionnement de toutes sortes de véhicules à roues, d’avions, de bateaux, parmi ces derniers les monstrueux tankers géants et autres porte-conteneurs, sans oublier d’innombrables machines (tronçonneuses, tondeuses etc.), ou encore d’appareils (groupes électrogènes, pompes).

Mauvaise surprise : ces carburants (mis à part le méthane avec, seulement, 2 litres d’eau produits), génèrent, pour un litre brûlé, de 4 à 15 fois plus d’eau ! La moyenne se situe autour de 10 litres de vapeur d’eau pour 1 litre de produit consommé. 

Les navires

Pour l’évaluation suivante, considérant six sortes de fioul / gazole / gasoil (* cf. formules chimiques en bas de page), on arrondit les 0,85 kg que pèse 1 litre de fioul à 1,00 kg, et on opte pour une moyenne de 12 litres d’eau produite. Si l’on admet, par exemple, qu’un porte-conteneurs de moyen tonnage brûle quelque 200 000 kg de fioul par jour, il rejette en moyenne 1 200 tonnes d’eau sous forme de vapeur pour ce même laps de temps. Pour un tonnage de taille moyenne, si l’on admet qu’il consomme 45 000 kg de carburant par jour, cela génère à peu près 270 tonnes d’eau qui iront, en 24h, nourrir les nuages…

Les gros avions

Calcul analogue dans le cas de ces appareils, pour lesquels on compte une demi-douzaine de kérosènes différents (* cf. formules chimiques en bas de page), avec une moyenne de 13 litres d’eau générée pour 1 litre consommé : si l’on considère qu’un Airbus A 320 a besoin de 13 000 litres de kérosène par heure de vol, c’est 169 tonnes d’eau par heure qu’il envoie à ses voisins les nuages qu’il fait donc abondamment grossir… Et combien y a-t-il d’avions de ligne et de jets privés volant en tous sens, et jour et nuit, par le monde ? Disons trente mille. 169 000 litres x 30 000 = 5 070 millions de litres de vapeur toutes les heures… Ces derniers, déjà « au firmament », vont nous créer de pléthoriques rivières atmosphériques, puis des cumulonimbus et autres stratocumulus !

Les autres engins volants

Aïe, il serait malaisé d’évaluer leur nombre actuel sur le globe… Rien qu’à considérer les centaines de fusées chargées de mettre des satellites en orbite, ce que génère leur propulsion, pour un lancement, équivaut à la quantité produite par les véhicules d’une ville de moyenne importance en 1 an… On croit rêver, et le statisticien s’y perd !

Les combustions depuis 1900

Et combien y a-t-il eu de voitures, de motos, de locomotives au gasoil, d’avions et de bateaux, petits et grands, depuis qu’ils sont apparus, vers 1900, en cent vingt-trois ans, donc ? Allez, quand on aime, on ne compte pas, disons 10 milliards, ce qui nous amène à des milliards de milliards de litres d’eau répandus dans la nature, surtout sous forme de vapeur.

Et combien de km3 de vapeur crachée par les milliers de cheminées d’usines aux quatre coins de la planète ? Calculez vous-même(s), moi, j’y renonce ! Quoi qu’il en soit, ces quantités astronomiques d’eau dérèglent notre ciel et il se met alors à pleuvoir à torrents au hasard à tel ou tel endroit, avec pour corollaire d’effroyables inondations !

Ah, j’oubliais les guerres : les bombes en tout genre ayant explosé partout dans le monde depuis, disons, l’année 1800, et jusqu’à ce jour, elles ont envoyé dans l’atmosphère des milliards de litres d’eau également ; à quoi bon tenter une estimation, puisqu’en deux cents ans, les conflits ne se comptent plus sur tous les continents. Il n’est que de penser aux deux guerres mondiales, avec leur pléthore de bombardements et d’incendies, pour saisir qu’il est vain de vouloir chiffrer le phénomène.

Qu’importe, le lecteur concevra que les monstrueux paquets de nuages générés par l’homme en deux siècles ont échappé à sa vigilance et qu’ils se comportent comme le balai de l’apprenti sorcier… Certes, on nous rebat les oreilles avec les réalités indéniables que sont le CO2, le méthane et autres gaz à effet de serre, la fonte des calottes glaciaires et le réchauffement climatique lesquels font monter le niveau des océans, mais on « omet » d’évoquer ces milliards de milliards de litres d’eau que nous produisons grâce à nos géniales inventions. Or : où se déversent ces effrayants nimbostratus en fin de parcours ? Dans les océans. CQFD

Alors, chers lecteurs, sauriez-vous évaluer ce qui, de la fonte des pôles, du réchauffement ou de notre insensée production d’eau, contribue le plus à rendre les mers et les océans menaçants, nos tornades, dévastatrices et nos cyclones, cataclysmiques ?

Petite synthèse : la charmante et pure H2O n’avait, jadis, demandé qu’à accueillir l’homme en son sein, lui qui en est essentiellement constitué ; or, par cupidité et par ignorance crasse, non content de l’asservir, cet ignare infatué l’a extraite des hydrocarbures en la combinant à l’air, puis en la relâchant dans le ciel, pensant « ça n’est que de l’eau ». De charmante et pure, elle a fini par se muer en colosse vengeur qui assaille le benêt de toutes parts.

Bon, tout cela n’était qu’un mauvais rêve, celui décrivant une espèce animale aspirant à sa propre disparition… Se réfugier sur une île déserte ? surtout pas… Rectifier le tir ? Oui, mais comment ?

Vincent Lepalestel 

* Voici les équations chimiques de la combustion des hydrocarbures (ne tenant pas compte de l’azote atmosphérique impliqué)

gazole (= gasoil, fioul) : sa formule chimique moyenne est C12H23 (allant approximativement de C10H20 à C15H28)

À l’exemple du C10H20C10H20 + 15 O2 → 10 CO2 + 10 H2O

ou bien du C15H28 :      2 C15H28 + 44 O2 → 30 CO2 + 28 H2O

Ce qui, pour une molécule de ce combustible, donne une moyenne de 12 H2O

kérosène : pour des formules chimiques allant grosso modo de C10H22 à C14H30)

À l’exemple du C10H22 : 2 C10H22 + 31 O2 → 20 CO2 + 22 H2O

ou bien du C14H30 :        2 C14H30 + 43 O2 → 28 CO2 + 30 H2O

Ce qui, pour une molécule de ce combustible, donne une moyenne de 13 H2O

gaz naturel (= méthane) :  ……….. CH4 + 2 O2 → CO2 + 2 H2O

heptane : ………………………… C7H16 + 11 O2 → 7 CO2 + 8 H2O

octane : ………………….    2 C8H18 + 25 O2 16 CO2 + 18 H2O

propane : …………………………   C₃H₈  + 5 O2 3 CO2 + 4 H2O

butane : ……………………    2 C₄H₁₀  + 13 O2 8 COc + 10 H2O

FIN

  Vincent Lepalestel