Lettre ouverte à la Médiation de France 2 au sujet de Léa Salamé

Objet : les nasales fermées de Léa Salamé qui crispe la mandibule lorsqu’elle lit « en France », et on ontond « on fronce » !  

Le 10.11.2025

Madame, Monsieur,

L’accent allemand prononcé de votre présentatrice (au demeurant fort sympathique) n’a pas évolué depuis mon dernier courriel. Le côté pernicieux de ce vice de prononciation, est que, dans le microcosme qu’est le Paris des médias parlés, consœurs et confrères vont, par mimétisme inconscient, rapidement reprendre ce tic langagier, au risque qu’on ne les comprenne plus…

Au cours de ma carrière de maître de conf en Allemagne, j’ai vu passer des centaines d’étudiants excellents à l’écrit, mais difficiles à comprendre lorsqu’ils me racontaient leur parcours… Ce n’est pas aux caricatures qu’en font les franchouillards accros aux films sur la dernière guerre, que leur accent ressemblait, mais plutôt à celui des maghrébins, ces derniers étant reconnaissables, précisément, à leurs nasales contractées…

Contrairement au son ON, qui se prononce par protrusion des lèvres (bouche pointue), AN et EN sont désignées en phonétique par le terme de « nasales de grande aperture », précisément parce qu’on abaisse la mandibule pour les émettre, autrement dit, qu’on ouvre grand la bouche. Si on ne le fait pas, tous les jeux de mots sont possibles, ainsi : « n’ayons pas le thon » vs. « n’ayant pas le temps » – « ils ont coiffé les blonds. » vs. « ils ont coiffé les blancs. » – « mon pull est froncé » vs. « mon pull est français » – « le monteur va troncher » vs. « le menteur va trancher ».. . Un Allemand amoureux de notre culture, croyant évoquer Descartes, m’avait même cité « je ponce donc j’essuie »… (adage des ébénistes ?)

Mais ce sont moins les calembours potentiels de madame Salamé, qui gênent, comme d’ailleurs chez un certain nombre d’intervenantes plus jeunes, que davantage la nette crispation de la bouche, dont ces dérives s’accompagnent, la rendant moins charmante… 😊

Un parallèle pour finir : tel un dentiste nous asphyxiant par son haleine fétide alors qu’il nous traite, une personne « causant dans le poste » ne peut se permettre de massacrer le français…

Vous remerciant de bien vouloir prendre cette critique comme une preuve d’intérêt pour votre chaîne, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations les meilleures.

Vincent Lepalestel,

linguiste phonéticien