Claudius V. Marcellus (20 – 81), auteur imaginaire du fameux graffito de Pompéi

Nihil durare potest tempore perpetuo : cum bene sol nituit, redditur oceano.

Il ne s’agit ici que du début d’un court poème pompéien ; c’est à grand peine que son auteur anonyme l’avait buriné sur une façade, le silex lui échappant sans cesse de la main. La phrase disait en substance :

« Rien ne peut durer éternellement : à peine le soleil a-t-il brillé tout son soûl, qu’il retourne à l’océan »

Le graffito (singulier italien de graffiti) se poursuit ainsi : decrescit Phoebe quae modo plena fuit ventorum ferias saepe fit aurea levis, ce que l’on pourrait traduire par : « Pleine iI y a un instant, la lune déjà décroît, et un vent violent se mue souvent en zéphyr. »

Claudius V. Marcellus (20 – 81), auteur que l’on retrouve dans le conte Le Son de Ténèbres ou Un panthéon basque, aurait donc survécu à l’éruption d’octobre 79 ; peut-être retrouvera-t-on un jour d’autres de ses graffiti dans les cendres… ou encore des détails sur sa vie.

La triste ironie de ce bref poème est qu’il avait été découvert lors de fouilles, et maintes fois photographié ; il avait donc duré, pour sa part, près de deux mille ans. Or, donnant raison à Marcellus, ladite façade fut détruite en 1913 lors d’un violent orage : « Rien ne peut durer éternellement »…

Quelle chance, que d’innombrables clichés, mais aussi l’ère numérique, aient contredit et le Vésuve et l’orage ! Mais quelle dialectique !

Vincent Lepalestel