Claudius V. Marcellus (20 – 81), auteur imaginaire du fameux graffito de Pompéi

Le 08.01.2024

Nihil durare potest tempore perpetuo : cum bene sol nituit, redditur oceano. Decrescit Phoebe quae modo plena fuit. Venerum feritas saepe fit aura levis.

Il s’agit ici d’un court poème pompéien ; c’est à grand peine que son auteur anonyme l’avait buriné sur une façade, le silex lui échappant sans cesse de la main. Le graffito (singulier italien de graffiti) disait en substance :

« Tout est fugace, absolument tout : ainsi le soleil qui, après avoir brillé tout son soûl, retourne à l’océan, ainsi la lune qui, pleine hier encore, déjà décroît… Ainsi encore nos cuisantes peines de cœur qui, bientôt, se mueront en zéphyr… »

Claudius V. Marcellus (20 – 81), auteur que l’on retrouve dans le roman Boulevard et Trébuchet ou Hologramme des hologrammes, aurait donc survécu à l’éruption d’octobre 79 ; peut-être retrouvera-t-on un jour d’autres de ses graffiti dans les cendres… ou encore des détails sur sa vie.

La triste ironie de ce quatrain est qu’il avait été découvert lors de fouilles, et maintes fois photographié ; il avait donc duré, pour sa part, près de deux mille ans. Or, donnant raison à Marcellus, ladite façade fut détruite en 1913 lors d’un violent orage. Faut-il en conclure que « Rien ne peut durer éternellement »… ? (traduction littérale du premier vers…)

Quelle chance, que d’innombrables clichés, mais aussi l’ère numérique, aient contredit à la fois le Vésuve et l’orage ! Mais quelle dialectique !

Vincent Lepalestel