Lettre ouverte à l’Académie française

22- à l’Académie française

Dun le Palestel, le 08.09.2022

Mesdames, Messieurs, dir sœurs,

Pitié, souvenez-vous de votre mission première (je cite https://www.academie-francaise.fr/linstitution/lhistoire) « (…) les débats d’une assemblée de lettrés ont été considérés comme pouvant jouer un rôle éminent dans le devenir de la société et de la nation. (…) »

Si votre rôle devait se limiter à quelques pusillanimes recommandations, alors on serait en droit de se demander à quoi sert la noble Institution… Pitié (bis)

Pitié (ter), faites la chasse à tout ce qui dénature et souille le français, au lieu de faire sans délai entrer des dizaines de vocables dans le dictionnaire, ce au gré de l’apparition de néologismes à l’origine douteuse !

Par amour pour notre si belle langue, devenez notamment les farouches pourfendeurs d’adeptes de mots pseudo-anglais ; montrez-leur par exemple que

1- par l’immonde « d é d i é », ces ignorants entendent la plupart du temps prévu à cet effet, consacré, réservé ou encore ad hoc

2- par l’immonde « é l i g i b l e », les susdits entendent la plupart du temps pouvant prétendre à / pouvant y prétendre, ayant droit, admissible

3- par l’immonde « n o t i f i e r », les mêmes entendent la plupart du temps avertir, prévenir, informer, aviser

4- par l’immonde « n o t i f i c a t i o n », ils entendent la plupart du temps information, message, avertissement, avis

5- par l’immonde « d è s », ils entendent la plupart du temps à partir de, le mot dès apportant précisément la nuance « déjà à partir de ».

Plus généralement, soyez constamment à l’affût des abus de langage répétitifs commis par la presse parlée ;  il y va (et non pas « il en va », comme s’obstinent à écrire les conseillers en communication de l’Élysée…) de l’avenir de notre bien à tous. Vite, prenons le français sous notre aile !

D’avance un grand merci pour votre énergique engagement.

Cordialement,

Ch. Treuil de Montessieu

un inconditionnel amoureux de la langue de Molière